Conteuse, j’ai passé une quinzaine d’année dans un lieu artistique « la Blanchisserie », installée d’un hôpital de gériatrie en région parisienne, Je suis allée raconter dans différents services auprès de ces patients vieux, très vieux.J’ai tissé des complicités d’un temps avec certains d’entre eux. Parfois, par surprise, ils me racontaient leurs histoires d’amour, l’être cher qui n’était plus. Instant d’évasion hors du temps, de l’espace. Je garde de ces moments fascination et émerveillement devant leurs histoires d’amour de presque toute une vie.
Installée depuis peu dans un village du sud de la France, où nos vieux prennent le soleil sur la place principale du village, j’ai eu envie de prendre le temps de récolter leurs paroles, leur rencontre amoureuse d’hier, l’amour qui les lie encore aujourd’hui lorsqu’ils vivent ensemble, transmettre, ainsi ces témoignages aux plus jeunes, mémoire d’histoires dans l’Histoire, approche du sentiment amoureux inscrit dans le temps, non dans l’instant.
Note d’intention
Conteuse, récolteuse, glaneuse, je pars accompagnée parfois d’un photographe ou d’un vidéaste, parfois d’une plasticienne à la rencontre de ces personnes âgées qui partageront leur histoire souvent unique, parfois secrète mais toujours inscrite dans une mémoire à la fois individuelle et collective.
A travers ces histoires personnelles et vivantes, les récoltes sonore, photographique, vidéographique et plastique tentent de mettre en évidence la question de la transmission. Nous parlons de « nos anciens » comme les porteurs de cet héritage affectif et humain, si précieux, qui doit nous permettre dans l’instant présent de garder à l’esprit les valeurs essentielles de partage et d’amour.
Cet amour qui se construit aussi parfois dans une forme de souffrance et même de renoncement à l’autre, voire dans l’absence de l’autre.
Nous nous permettons d’entrer dans la sphère de l’intime au fil de la narration sans pour autant accéder à la totalité de l’autre. Il doit rester une part secrète qui rendra à l’histoire sa part d’indicible.
Nos récoltes donneront le jour à une exposition sonore et visuelle, (ou/et un court-métrage), qui s’installera dans des lieux publics comme une médiathèque, ou particuliers comme un collège, un lycée.
Par cette exposition, vu par un plus grand nombre, nous souhaitons continuer l’aventure et suscité chez tous un arrêt sur image, une émotion, un regard sociétal différent.
Nous commencerons par une racontée avec des contes traditionnels sur l’amour et prendrons le temps d’écoute nécessaire pour échanger, faire connaissance et récolter des témoignages, si cela nous semble possible.
Ce projet, en cours d’écriture, sera nourri par ces résidences.
En deuxième temps, un lien avec les collégiens sur la temporalité de l’amour...
Temps de résidence artistique
Nous recherchons des lieux tels que les EHPAD, Hôpital, maisons de retraite, personnes vivant chez elles, qui nous permettrait de mener une résidence de travail en nous accueillant le temps d’une récolte. Nous n’utiliserons pas les images, les paroles récoltées sans l’autorisation expresse des personnes âgées et de l’établissement.